mercredi 1 février 2017

Article du Monde : les classes prépas, un marathon pour les parents



Bonjour, 

Je ne sais pas si vous avez lu l'article du Monde : Les classes prépa, un marathon pour les parents.

Pour commencer, je voudrais féliciter le journaliste par la justesse de son analyse. Je partage cet article avec vous parce que c'est ce que j'étais en train de ressentir depuis plusieurs mois, et ce, plus que les années précédentes. 

Quand j'ai les parents au téléphone, ils n'ont souvent pas encore parlé de leur démarche à leur fils ou à leur fille. Ils espèrent que je vais pouvoir l'aider et mènent une "enquête préliminaire". 

En fait, il me semble aujourd'hui que mon activité a évolué et s'il n'est pas trop possible de le dire ouvertement, je deviens moi aussi un "central téléphonique" pour parents épuisés par la situation de leur enfant en prépa. 

Il faudrait peut-être que je le propose plus ouvertement sur ce blog. 

"Vous êtes épuisé par l'accompagnement de votre fils ou de votre fille en prépa".
"Vous avez besoin de solutions nouvelles..."
"Vous avez besoin que quelqu'un d'autre prenne le relais..."
"Vous avez besoin, vous-même, de faire le point pour savoir comment mieux l'accompagner ou pour relâcher la pression..."

De mon côté, du côté du professionnel qui voulait pouvoir être cette "tierce" personne qui ne soit ni un parent, ni un prof, pour faire le point avec un élève qui en aurait besoin, la situation a beaucoup évolué au fil des années. 

Quand j'ai lancé mon blog en 2008 - 2010, les élèves appelaient parfois eux-mêmes pour prendre rendez-vous. D'autres m'envoyaient un mail pour une question ou un conseil. 

Désormais, ce sont principalement des parents qui appellent. Ou envoient un sms. Ou envoient un mail.  

Dans leurs écrits, je découvre le désarroi qui est décrit dans l'article du Monde : 

extrait de l'article du Monde "Les classes prépa, un marathon pour les parents"

extrait de l'article du Monde "Les classes prépa, un marathon pour les parents"







Mon analyse de la situation en prépa n'est alors peut-être plus tout à fait d'actualité. Si nous pouvions certainement être insupportables avec nos parents pendant nos années de prépas, et nous appuyer sur eux pour toute la partie "intendance" comme c'est mentionné dans l'extrait ci-dessus, je n'ai pas l'impression qu'ils étaient également nos psy, nos coachs, nos "chauffeurs"...

J'ai créé ce blog sur l'idée que justement, l'élève était un peu "coincé" entre une équipe enseignante parfois sourde à la souffrance avec une réponse "travaille plus" un peu trop systématique et des parents inconscients de ce que nous étions en train de vivre. 

Aujourd'hui, les parents sont "cellule de soutien" en permanence et "cellule de crise" peut-être un peu trop régulièrement. 

Reste un constat. 

Il ne me semble pas normal de souffrir autant en prépa. 

Il ne me semble pas normal de faire appel à une "cellule de crise" aussi fréquemment. 

Il n'est pas possible d'être "en crise" ou en "souffrance" - comme je le dis, moi, dans ce blog, et contre toute les formules marketing qui devraient être employées pour une offre "commerciale" - pendant aussi longtemps sans en vivre, ensuite, les séquelles de nombreux mois après. 

En témoigne, d'ailleurs, la création du blog "Stop suicide et dépression" en prépa. Un blog créé cet été pour dénoncer des faits toujours actuels certes... mais qui ont eu lieu il y a 15 ou 20 ans. 

C'est dire si le travail de reconstruction est long. 

J'en suis d'ailleurs le premier témoin : j'ai fait les classes prépas entre 1997 et 2000 et je suis toujours sensible à ce sujet pour ceux qui vivent ces situations aujourd'hui. 

Alors à tous les élèves de prépa et à leurs parents : bon courage !





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