Bonjour,
Pendant des années, je ne voulais pas trop déranger et je ne voulais pas non avoir l'air d'avoir quelque chose à vendre.
Pourtant, pendant ces mêmes années, j'essayais de rendre mes séances de coaching attrayantes pour avoir des étudiants à coacher, autrement dit, des clients.
Ces derniers jours, j'ai parcouru facebook pour voir ce qui existait et me rendre plus visible. J'ai aussi découvert des chaînes youtube avec de nombreuses vues sur le thème des classes prépas, comme Loucaspatial et sa prépa mpsi.
Sur le thème des classes prépas et des conseils, on trouve aussi des pages très organisées comme Major-Prépa pour les prépa ECS et ECE.
Sur facebook, on trouve également des groupes pour échanger sur les sujets de maths, partager des annales de concours, comme groupe Matheux.
Ces différentes approches m'ont fait prendre conscience que mon enjeu, à moi, n'est pas de fournir tout un ensemble de conseils pour les différentes périodes en prépa - et je n'ai jamais réussi à les organiser comme ils le font sur Major Prépa.
Ce n'est pas non plus de suivre toutes les actualités des concours, des sujets, des barres d'admissibilité ou des dates d'oraux.
Mon seul enjeu, à moi, c'est de témoigner que
C'est possible de souffrir en prépa.Ce n'est pas normal ou obligatoire.Il est possible de trouver de l'aide ou de tout simplement quitter les classes prépas pour aller faire autre chose.
Dans un premier temps, je n'osais pas trop dire que l'on pouvait arrêter les classes prépas, de peur que les gens qui lisent le blog ou qui me demandent des coachings soient influencés. Ce que j'ai compris depuis, c'est qu'assez peu d'étudiants ont besoin d'un coach pour arrêter. Ça peut se faire la première semaine, au bout d'un mois ou à la rentrée de janvier mais il y a rarement besoin d'aide pour arrêter.
De fait, du coup, la plupart des étudiants que j'accompagne sont à la recherche de solutions pour continuer. Continuer, mais dans de meilleures conditions.
Travailler beaucoup, travailler tout le temps, d'accord, mais à condition que les résultats suivent.
Travailler beaucoup, se forcer à s'y mettre les jours où ils n'en ont pas envie, mais à condition de croire encore qu'ils peuvent y arriver.
Travailler beaucoup, travailler tout le temps, mais à condition de prendre du recul sur les notes ou les critiques des profs pour pouvoir continuer en gardant confiance en soi et en ses capacités à réussir.
Continuer les classes prépas après des premières semaines douloureuses, ça peut aussi consister à revoir ses rêves et des objectifs d'école à la baisse.
Est-ce que ça vaut encore la peine de faire maths sup si je ne peux pas avoir de classe étoile l'année prochaine ?
Est-ce qu'en classe "sans étoile" je pourrai quand même présenter Supaéro dont je rêve ?
Est-ce que si je ne suis pas sûr(e) d'avoir Supaéro, ça vaut encore la peine de faire tous ces sacrifices ?
(Questionnement issu d'une élève du Lycée Saint Louis il y quelques années)
Nous sommes 10 ans plus tard et je peux peut-être l'écrire ici. Mon accompagnement, sous couvert de coaching, est bien une aide psychologique par l'écoute, la bienveillance, la recherche et la construction de solutions concrètes à mettre en place.
Mais surtout, c'est une manière de rebrancher l'étudiant sur
- ce qu'il veut vraiment
- ce qui est important pour lui
- ce qui le motive
- ce qui a du sens
- ce qui lui plait
- sa manière à lui de travailler et de réussir, quelle que soit la pression externe.
C'est aussi une manière de débrancher :
- du discours interne de dévalorisation qui s'est peut-être mis en place
- de la pression externe
- de l'impression de devoir faire "comme les autres"
- de la croyance qu'il faut travailler "tout le temps".
Mon enjeu, désormais, n'est plus d'avoir quelque chose à vendre, mais bien que les étudiants concernés par ces enjeux, et leurs parents, puissent me trouver plus facilement.
Mon enjeu n'est pas de savoir si ma séance est plus accessible à 60 euros qu'à 150, mais bien de pouvoir proposer ces séances à ceux qui en ont besoin et qui n'avancent plus parce qu'ils sont bloqués dans leurs difficultés.
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