Vous vous sentez débordé(e) par la rentrée en classes prépas ? C'est normal.
Je discutais hier avec un étudiant qui survolait jusque là les cours et appréciait de pouvoir faire autre chose le soir en rentrant chez lui.
Deux jours de prépas et le constat est sévère : il ne comprend pas tout, ça va très vite, les autres autour participent, cherchent les exercices qui leur sont soumis, semblent avoir beaucoup d'avance...
Le premier soir il a passé 4 heures sur la physique pour comprendre ce qui lui avait été présenté dans la journée, mais il aurait fallu qu'il fasse la même chose avec les maths...
Sa mère a réagit rapidement et nous avons pu faire une séance de coaching hier soir pour identifier que les objectifs essentiels seront :
- Comprendre
- Apprendre
- (Participer)
Les moyens à mettre en place, j'y réfléchissais ce matin :
- D'abord imaginer qu'il ne faut plus faire "que travailler"
- dans un deuxième temps, réinjecter les pauses indispensables.
Si vous réussissez à "travailler tout le temps" vous aurez gagné.
En effet, les autres ne le feront pas.
La plupart ne mesureront pas l'importance de s'y mettre tout de suite et très régulièrement.
Les autres se décourageront et constateront qu'il leur faut des pauses pour tenir dans la durée.
Il y a deux profils d'élèves en prépas :
- Ceux qui s'y épanouissent très bien parce qu'après 7 ou 8 heures de cours, ils sont contents de continuer : faire 3h de maths et 3h de physique avant de se coucher enthousiastes à l'idée d'une nouvelle journée de cours
- Ceux qui doivent jongler : au bout de 7 à 8 heures de cours, ils auraient besoin d'une soirée de pause pour faire autre chose mais en prépa ça ne va pas être possible comme c'était parfois le cas au lycée.
En coaching, c'est bien sûr le deuxième profil d'élève que je rencontre.
Ils aspirent à réussir mais le modèle même des classes prépas n'est pas ce qui permet de mettre leurs talents en avant.
Ils sont intuitifs : connaître la réponse ne suffit pas, il faut pouvoir la prouver. Comment prouver quelque chose qui vous apparait comme une évidence ?
Ils sont créatifs : maths, physique, sciences de l'ingénieur pourraient leur permettre de l'être, mais pas en prépa : on nous demande seulement de comprendre et d'apprendre ce qui est "au programme" pour le restituer au concours.
On pourra quand même se servir de cet atout tout au long de l'année pour la recheche des exercices en maths, en physique, en SI...
Ils ont besoin de pauses alors que le temps est limité.
Je reviens donc sur les objectifs : pour chacun des élèves, quel que soit son profil, quel que soit le prestige de l'établissement ou de la classe dans laquelle il/elle évolue : il faut réussir à comprendre le cours.
Les écueils
- comprendre mais décrocher au bout d'1 heure ou l'après-midi
- ne pas comprendre et croire pouvoir noter le cours en attendant de le reprendre à la maison : il faudrait plus de temps que d'heures de cours dans la journée... les nuits peuvent servir quelques jours, mais rapidement, la fatigue entrainera plutôt un cercle vicieux qui va empirer les choses
- ne pas comprendre et ne pas avoir le temps de reprendre à la maison : le cours suivant sera impossible à suivre, les notes vont sanctionner rapidement le retard pris. Les deux jours avant la colle seront utilisés pour apprendre le cours des trois semaines qui précèdent :
- souvent, ça ne suffira pas, sauf dans les établissements qui ont un programme de colle précis, mais cette mémoire à court terme ne fera pas illusion longtemps : la note de colle sera acceptable, mais les connaissances ne seront pas disponibles au DS suivant ou quelques semaines plus tard...
- Pendant que vous préparez la colle de demain sur le programme des semaines précédentes, vous prenez du retard sur le cours du jour... sur lequel vous serez évalué dans quelques semaines.
Les bonnes pratiques
- Chercher à comprendre le plus de choses possible, à tout moment en cours.
- Être particulièrement attentif à suivre le cours en même temps que le prof.
- Pour cela, trouver dès maintenant toutes les abréviations qui peuvent être utiles
- Noter ce qui est le plus important, quitte à sauter des éléments anecdotiques quand vous voyez que vous êtes trop en retard
- Si vous n'arrivez pas à noter le cours en même temps que le prof l'écrit au tableau, le dicte ou parle, réfléchir à d'autres solutions...
- le reprendre à quelqu'un qui y arrive
- enregistrer au dictaphone les moments où vous décrochez (mais en sachant que vous n'aurez jamais le temps de réécouter...)
- Peut-être que vous pouvez avoir un poly, un bouquin qui reprend l'intégralité du cours et dans lequel vous n'auriez plus qu'à entourer, encadrer, barrer...
- Dans tous les cas, il faut être très vigilant aux moments où le prof dit "c'est important" : ça va tomber au DS ou au concours. Dans ce cas, vous mettez deux grandes barres rouges dans la marge, un petit panneau "attention" triangle avec point d'exclamation ou vous encadrez...
Pour dire les choses simplement, vous avez deux choses à savoir parfaitement :
- au mot près
- en les comprenant
=> les définitions et les théorèmes
On peut penser que le cours de maths de sup est "infini" mais ce n'est pas le cas.
L'erreur, c'est de croire qu'il faut tout apprendre "à égalité".
Une démonstration va vous être demandée en colle, mais c'est la méthode qui vous intéresse pour pouvoir trouver des résolutions du même type.
Je ne pense pas qu'il soit intéressant d'apprendre une démonstration, purement par coeur, même si c'est indispensable d'être effectivement capable de la restituer au mot près. Il faut peut-être chercher à l'apprendre comme un jeu :
- le début, les hypothèses
- la fin : la conclusion, la formulation du théorème
Entre les deux : les maths : l'application d'un autre théorème, d'une propriété, des implications, un raisonnement qui permet de passer de l'un à l'autre. Si vous êtes capable de le trouver ou de le retrouver aujourd'hui, vous serez capable de le retrouver quand vous en aurez à nouveau besoin.
Ensuite, les maths ne sont pas des poésies : définitions et théorèmes permettent de résoudre des exercices et des problèmes. Ces exercices permettent d'appliquer vos apprentissages et de les ancrer autrement dans votre mémoire.
Vous pouvez donc vous lancer dans la recherche des exercices et c'est quand vous ne trouvez pas que vous pouvez aller explorer le cours en vous demandant :
- quelles sont les informations (hypothèses) dont je dispose ?
- à quel théorème, propriété... elles correspondent ?
- si j'applique ce théorème, cette propriété, à quelle conclusion j'arrive ?
La recherche des exercices, c'est la clé.
Les trouver, c'est l'assurance d'être sur la bonne voie.
Apprendre, après coup, des corrigés d'exercice peut se révéler indispensable, mais c'est la preuve qu'on est "déjà en retard". C'est aussi l'indication qu'on est en train de "bachoter" au lieu de faire des maths.
J'ai déjà beaucoup écrit et je voudrais revenir sur le thème principal de cet article : vous êtes débordé(e); c'est normal.
Je le dis souvent, c'est en particulier visible en hypokhâgne, et souvent douloureux pour des élèves consciencieuses et parfois perfectionnistes : il faut pouvoir renoncer à "tout faire", renoncer à se sentir "à jour dans son travail", renoncer au sentiment de satisfaction d'avoir "fait tout ce qui était attendu".
C'est parfois une frustration insurmontable, qui amène à se coucher de plus en plus tard, à y passer tous ses week-ends puis toutes ses vacances, dans un stress qui ne fait qu'augmenter, mais ma proposition est toute autre.
Accepter qu'en prépa, on est débordé.
Accepter qu'en prépa, on ne peut pas tout faire.
Accepter qu'en prépa, on ne peut pas tout faire bien.
A partir de là, on entre dans la gestion des priorités - et donc du temps et du stress - et on est sur la bonne voie.
Oui il y avait 30 livres à lire dans l'été. Il y a maintenant 90 bouquins demandés : 10 par matières fois 9 matières parfois... Ce n'est tout simplement pas possible de continuer
- d'être consciencieux(se)
- de tout faire
- de tout faire bien.
C'est la même chose pour un étudiant qui se découvre "moyen" dans sa classe ou qui le ressent comme ça. Il n'a pas la possibilité de tout comprendre, ni de tout apprendre, ni de tout préparer ou de trouver tous les exercices demandés.
- il y a 20 à 30 pages de maths, de physique, etc chaque jour
- il y a 20 à 30 exercices sur chaque feuille de TD distribuée
- il y a 2 colles et 1 DS chaque semaine.
Mais alors comment faire ?
- on fait au mieux
- on peut avoir une stratégie "points forts" pour garder courage, plutôt que "points faibles" où l'on s'acharne sans voir les résultats suivre.
- on peut faire au mieux en sachant qu'on est le seul à savoir comment est-ce qu'on est efficace, concentré, et que ce qu'on fait est utile.
- on peut éviter de se comparer aux autres, même si tout est fait pour cela. (notes de colle en trinôme, distribution des copies de DS devant toute la classe et parfois par ordre décroissant...)
Enfin, je le disais au démarrage, il faut quand même avoir conscience qu'il faut optimiser tous les temps disponibles :
- le premier temps disponible : c'est en classe !
- entre deux cours, lors d'une heure disponible, avant de rentrer chez soi ou à l'internat
- le soir, le week-end, les vacances.
Concernant les vacances, vous trouverez plusieurs articles pour ne pas perdre 15 jours précieux à la Toussaint. Si vous n'avez pas travaillé cet été, vous découvrez peut-être que d'autres l'on fait ou viennent de lycées où ils ont un trimestre d'avance.
Enfin, comme en témoignait un élève d'Henri 4 cet été, sachez que si les élèves autour de vous font semblant que "tout va bien" et qu'ils ont de meilleures notes que vous, ils ont peut-être commencé par un stage de pré-rentrée de 8 jours, ils ont peut-être des "classes virtuelles" de prépas privées ou des profs particuliers tous les dimanches...
Ne soyez donc pas naïfs. Soyez cohérents avec vos ambitions et la concurrence autour de vous.
Heureusement, d'autres font une prépa à leur rythme, dans un établissement où l'ambiance est bonne, continuent de voir leurs amis, de passer 2 heures sur instagram et sur tik tok et ne s'en sortiront peut-être pas plus mal...
Qu'ils sachent simplement que s'ils veulent leur place à Supaéro ou à Centrale, d'autres mettent en place un niveau d'engagement bien plus intense.
J'espère que cet article vous aura été utile. Vous pouvez me soutenir en mettant un commentaire, en me posant une question par mail gabrielbrabant (arobase) yahoo.fr, en me demandant un coaching ou en parlant de ce blog autour de vous.
Sachez que les élèves dans votre classe sont vos alliés pour réussir, vos concurrents sont dans tout le reste de la France !
A bientôt peut-être
Gabriel
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