Bonjour,
Le coaching permet de très bons résultats dans certaines situations, mais il ne fait pas nécessairement de miracles.
Si vous n'êtes pas bien dans le cursus que vous avez choisi, il peut être important d'arrêter.
En ce sens, le coaching n'est pas nécessairement un outil de plus pour "continuer à tout prix".
Comme nous faisons un point global de la situation, si l'envie première, consciente, peut être de continuer, prendre le temps d'analyser plus globalement la situation peut vous amener, en quelques semaines, à reconsidérer vos choix.
En effet, qui voudrait passer deux ans enfermés dans une chambre en ville pour passer toutes ses journées au lycée avant de travailler toute la soirée en espérant tout juste "arriver à suivre" ou "ne pas se prendre une tôle au prochain DS" ?
Tout un système est construit autour de ces classes prépas pour vous inviter à :
- sacrifier deux ans pour une école et une carrière prestigieuse
- travailler dur aujourd'hui pour avoir la belle vie en école
- montrer ce dont vous êtes capable !
Puis les discours vous amènent progressivement à penser qu'il faut à tout prix faire HEC, ou les parisiennes, sinon vous aurez raté votre vie.
Comme je l'écrivais beaucoup au début de ce blog, personne, à mes yeux, ne démarre maths sup en se disant "ça va être la galère, je vais souffrir pendant 2 ans et j'aurai une petite école du groupe CC-INP (à l'époque on disait une "ENSI" dont je ne connais même pas l'existence".
Non.
Nous avions tous un cousin, un ami d'un grand frère ou le fiancé d'une belle-soeur qui nous avait bourré le mou avec
- "Pour avoir Polytechnique, lis Le Monde tous les jours" dès la 2nde.
- Viens à Centrale (sous-entendu Paris, bien-sûr), tu verras c'est génial.
Quand j'assurais mes coachings à Paris, je me souviens de cette élève dont le raisonnement était terriblement efficace :
"Je suis venue à Saint Louis pour faire SupAéro. C'est dur et j'ai des mauvais résultats dès le début de l'année. Je ne suis pas sûr d'avoir la classe étoile. Je ne sais pas si c'est utile de poursuivre."
A l''époque, j'ai pu l'accompagner dans l'idée qu'il fallait "lâcher l'objectif" pour être en mesure de se mettre au travail correctement pour voir ensuite si elle allait y arriver.
Mais son raisonnement n'est-il pas tout à fait pertinent ?
Sans cet effet d'engagement. Cette nécessité de "ne pas lâcher en route". Cette impression d'avoir raté ou que ce serait un "échec", combien d'élèves lâcheraient tous ce bazar bien plus tôt ?
Et il y en a déjà beaucoup, chaque année, qui lâchent au bout de quelques semaines ou quelques mois.
En prépas, s'ajoute un discours toxique sur l'idée que l'université c'est nul, qu'on ne peut y construire une carrière digne de ce nom. Quand on regarde les statistiques, il y a une part de vrai.
En Biologie, la Sorbonne se targue d'avoir 800 élèves au premier semestre de la première année. 200 au second semestre.
Personnellement j'aurais honte d'afficher ces chiffres et de me dire encore "La Sorbonne".
Je ferais quelque chose pour l'intégration, l'accompagnement, le suivi et la réussite des élèves.
Ce qui se passe en coaching, c'est que justement, je suis à l'écoute des élèves. Et c'est rare. Un prof fait semblant d'écouter et reste dans son schéma unique de pensée :
- si tu ne réussis pas c'est que tu ne travailles pas assez.
- si tu ne te sens pas bien, c'est que TU n'es pas fais pour les classes prépas.
Jamais l'inverse. Alors je me permets de le dire, les CLASSES PREPAS ne sont pas faites pour un certains nombres d'élèves, et parfois les plus brillants, les plus attachants - parce que les plus géniaux, les plus sensibles, les plus émotifs, mais qui sont aussi ceux qui ont le plus besoin d'être
- soutenus
- rassurés
- encouragés
- complimentés
et on recommence.
Parce que quand enfin ils réussissent à se remettre au travail après avoir géré une crise de panique, d'angoisse, d'anxiété, ils ont besoin de bonnes notes pour confirmer que ce qu'ils font est satisfaisant, suffisant, et que ça va dans le bon sens.
A l'inverse, quand une élève prend 5 jours parce qu'elle craque, on ne peut pas lui écrire des mails tout le week-end pour lui dire "tu vas rattraper le DS mercredi après-midi", "il faut que tu prennes contact avec les colleurs pour rattraper tes deux colles".
L'élève aurait besoin d'être rassurée sur le fait que ça va être possible de reprendre et de rattraper. Comme elle a manqué une semaine de cours, elle a besoin de temps pour être opérationnelle pour les prochaines colles et ne peut pas assurer celles de cette semaine.
Quand on me raconte ça - et c'est souvent dans les plus grandes prépas de France - je me demande à quel point ces professeurs sont déconnectés de la réalité de leurs élèves.
Une réponse se trouve peut-être dans le témoignage de Sara Forestier devant la commission d'enquète sur les violences faites aux femmes de l'Assemblée Nationale. Tous ces professeurs, hommes et femmes, ont vécus eux-mêmes ces violences. Les transmettent jour après jour, parfois depuis des années, et ne voient même plus le mal qu'ils font.
Comme elle dit "Je l'ai vécu aussi, je n'en suis pas morte".
Le harcèlement. Les violences verbales. Les humiliations. C'est le quotidien des élèves des classes prépas. D'un certain nombre d'établissements. ou d'un certain nombre de professeurs dans ces établissements. Et pour un certain nombre d'élèves dans les classes.
Mais tout le monde est témoin. Passif. De ce qui se passe dans la classe d'à côté où l'on sait que le prof de maths est terrible toxique. Mais peut-être dans notre classe où le prof se contente, innocemment, de perpétuer cette tradition qui consiste à rendre les copies par ordre décroissant des notes.
La tension monte au fil des secondes et des minutes que ça peut durer.
Les premiers jouissent de voir étaler leur réussite au grand jour, avec le petit mot d'encouragement ou de renforcement de leur EGO qui n'en a vraissemblablement pas besoin.
Les autres élèves se font à chaque copie rendue un petit peu plus petits, un petit peu plus humiliés, un petit peu plus angoissés par le mauvais résultat qui les attends. La honte devant toute la classe dut petit mot sarcastique, caustique, humiliant dont le prof accompagnera la mauvaise note, comme si avoir 3,5 après des années de 19/20 ne suffit pas à détruire la confiance en soi vaicillante d'un élève qui accordait tout son énergie à satisfaire ses professeurs, à faire plaisir à ses parents à travers sa réussite scolaire.
Parce qu'il faut rappeler que cet(te) élève qu'on humilie aujourd'hui, on l'a sélectionné(e) sur dossier parmi les meilleur(e)s de France.
Comme à La Sorbonne, j'aurais honte de détruire ainsi, à Orléans comme à Paris, les élèves qu'on a considéré(e)s comme les meilleur(e)s de leur année pour leur proposer, chacun(e) à son échelle, une place à Henri 4 ou une au lycée Pothier.
Et je ne vous parle pas aujourd'hui des maltraitances faites aux filles dans cet environnement tellement masculin. On pensait il y a 25 ans qu'elles trouvaient leur place au fur et à mesure. Les chiffres disent désormais l'inverse.
Les élèves s'intéressent de moins au moins aux sciences de manière générale.
La place des filles parmi ces élèves diminue chaque année.
Finalement on le comprend quand on lit ce que je décris.
Moi non plus, après ce que j'ai écouté hier du monde du cinéma, je n'y enverrais pas mes enfants.
En classes prépas non plus, je n'y enverrais pas mes enfants.
Et vous ? Voulez-vous vraiment qu'ils y aillent ?
Et si ça se passe mal pour eux, voulez-vous à tout prix qu'ils y restent ?
N'y a t'il pas mieux à faire de sa vie qu'apprendre à être sous pression, à être obéissant, à faire tout ce qu'on nous dit, même si ça n'a plus de sens pour nous et à le faire jusque tard dans la nuit, les week-ends et les vacances ?
Alors HEC plus c'est cher, mieux c'est. Comme Beau-Soleil en Suisse finalement. Peut-être pourriez-vous gagner du temps et les envoyer directement à Beau-Soleil à 13 ans ? Les reportages plus ou moins fiables, mais de belles pages de pub tout de même, parlent d'une scolarité qui serait passé de 85 000 euros (2012) à 150 000 euros. Vous seriez sûrs que vos enfants sont bien entouré de l'élite du Monde.
La question est ouverte.
Le coaching donne un espace d'écoute préservé et bienveillant pour se trouver avec l'aide du coach des solutions sur mesure aux difficultés rencontrées. Il permet de redéfinir ses objectifs au regard de la situation telle qu'elle est vécue et de connaître les bonnes pratiques pour "s'en sortir" le mieux possible.
Le coaching donne également un espace "d'autorisation" à prendre les pauses nécessaires pour aller bien, continuer d'être efficace pour obtenir de bons résultats.
C'est également un espace où l'on arrête de croire qu'il suffit toujours de travailler PLUS et où l'on s'interroge enfin sur comment on peut travailler MIEUX.
En effet, on arrête de faire la confusion et l'amalgame entre faire des efforts et réussir ! Comme je l'avais évoqué dans cet article, il y a quelques jours.
Bon courage !
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